C’est bon, tout le monde est bien déconfiné ? (#Coronavirus) Ça s’est bien passé ce 1er déconfinement ? Alors assieds-toi, je vais te raconter ce que j’ai vu pendant mon déconfinement à Paris et ses alentours avec un regard plus photojournalistiq… photojournalisme que d’habitude.
Oui ? C’est « 1er » qui t’interpelle ? Pourtant. À l’heure où l’on craint une éventuelle deuxième vague du coronavirus dans nos contrées face à une recrudescence en Asie, voire plus près, il est toujours bon de prendre du recul. Et de constater qu’en écoutant les alertes lancées par les spécialistes depuis des lustres face aux risques de pandémie, il est probable que des scénarios semblables se reproduisent.
Bref, la question n’est pas de savoir si le confinement / déconfinement va se reproduire, mais plutôt quand et pour quel mal, tant que nous sommes incapables de changer notre mode de vie. Habitue-toi donc à reproduire l’expérience du coronavirus et à revivre ces images.
Je suis pessimiste ? Oui.
Tout comme nous l’étions au début du déconfinement débuté le 11 mai 2020.
On nous a dit de prendre les transports sans crainte. D’autres nous ont promis une hécatombe à cause de la densité de population. J’ai passé des heures dans les transports. J’ai vu des signalétiques à traits ou à ronds et des gens respectueux. Et j’ai trouvé ça cool. Seul le début de service semblait problématique pour les travailleurs en horaires décalés. Mais c’était surtout des pauvres de quartiers et banlieues peu reluisantes, alors tu penses bien que les élites qui décident s’en fichaient un peu.
Passion mobilier urbain.
On nous a dit de retourner travailler. J’ai eu une pensée pour les millions de travailleurs à poursuivre le travail pendant le confinement, malgré les risques. Les soignants bien sûr, mais aussi quantité d’ouvriers et d’employés dans l’agriculture, l’industrie, la logistique, la distribution, les services publics. Ceux dont on est tellement habitués au fruit de leur travail qu’on peut oublier que nos besoins les plus indispensables, comme la santé et l’alimentation, sont satisfaits par cette « France qui se lève tôt » transparente. Peut-être peut-on leur souhaiter que la pénibilité de la relance de notre si précieuse économie ne repose pas que sur eux, et que leur travail ne soit pas asimilé à de la poudre de perlimpinpin.
On nous a dit de retourner travailler, donc. J’ai demandé à mes potes aisés de la Défense ; ils étaient en toujours en télétravail. J’ai demandé à mes potes moins fortunés ; pour eux ça n’a rien changé, ils étaient déjà au front ou toujours à galérer au chômage. J’ai demandé aux commerçants ; j’ai entendu tous les sons de cloches. J’ai demandé à des potes et commerçants de les prendre en photo ; rares sont ceux qui ont accepté qu’on se serre les coudes ensemble. Et j’ai trouvé ça pas cool.
Michaël d’IRL (Boulogne-Billancourt) a été cool pour les photos et pour avoir fait passer le message avec son Iron Man.
On nous a dit de consommer et relancer l’économie. On était quelques uns à se demander avec que argent magique, mais bon. On a fait nos courses après avoir bravé des files d’attente et des sombres idiot.e.s qui ne respectaient pas les gestes barrières. Certain.e.s ont eu besoin d’acheter des biens autres que de la nourriture et ont été jugés pour ça. Certain.e.s ont eu la glorieuse idée de réouvrir des centres commerciaux alors que ni les boutiques ni les clients n’étaient prêts. D’autres étaient sciemment partiellement ouverts. Tout aussi respirable qu’anxiogène. Parlant d’air, alors que nous avions le droit de nous entasser un peu partout, nous n’avions toujours pas droit de respirer dans les parcs et forêts. J’ai trouvé ça pas cool.
Passion parkings et éclairages.
On nous a dit que c’était pas bien prudent de sortir de chez soi. Bon, là aussi on était plusieurs à se faire la réflexion qu’on nous prenait un peu pour des jambons. Paris est la ville la plus dense d’Europe et la 8e plus dense au monde. Et on nous a interdit les parcs et les apéros sur les quais ? Mais pas les transports et les centre commerciaux ? Sombres buses. Du coup, les forces de l’ordre étaient bien emmerdées quand il s’agissait de réguler les populations prenant l’air en soirée, au point où j’ai assisté à leurs mensonges et menaces sur un restaurateur qui avait pourtant parfaitement le droit de vendre de l’alcool tout en étant mis en cause car je prenais des photos – alors que je suis dans mon droit. On nous a presque dit qu’on nous faisait un cadeau en ouvrant partiellement et en test le parc Georges-Valbon, 3e plus grand parc d’Île-de-France, en Seine-Saint-Denis. Pourtant, les bois de Vincennes et Boulogne étaient bien ouverts eux. Ah, encore ces ingrats de banlieue qui pourraient exprimer un peu plus de gratitude alors qu’on leur offre quelques restes. Tu sais quoi ? J’ai trouvé ça pas cool.
Pendant ce temps, les piafs s’en fichent bien des gestes barrières.
On nous a dit que tout irait pour le mieux, tant qu’on fait bien ce qu’on nous dit et qu’on se serre la ceinture. Oh, il y a bien des raisons d’être optimistes. Si. Vraiment. On fait plus de vélo et de télétravail, et on s’est rendu compte de l’importance de certains services publics qu’on va massivement financer (non.) Pour le reste… Les inégalités se sont creusées et c’est pas terminé, le populisme s’est fait une place encore plus grande dans le débat politique et scientifique (alors que bon…), la surveillance de masse est adoptée ici et là, les discriminations systémiques sont toujours là, on poursuit pépouze la destruction de notre environnement. Et j’en passe. C’est comme si cette sortie de pause nous laissait constater qu’on a fait un bond dans un futur dystopique finalement. Le nouveau monde c’est l’ancien en pire ? Je trouve ça pas cool, mais alors pas cool du tout.
Je suis pessimiste ? Oui.
Ces photos sont issues du journal de déconfinement que j’ai tenu sur mon Instagram. Je ne peux que t’inviter à y faire un tour 🙂
Magnifique photo!
Est-ce que vous avez l’adresse de ce parking svp? Et est-il toujours éclairé ainsi?
Merci à vous!
Merci ! Le parking est l’un des multiples du centre commercial Créteil Soleil, mais je ne sais pas si cet éclairage est toujours d’actualité.