Kyōto, jour 7. Après les amusegueules, j’attaque un gros morceau de Kyoto avec le Fushimi Inari-taisha. Pourquoi un gros morceau ? Car on y compte plus de 10 000 torii. Impressionnant non ?

Pourquoi une telle débauche de ces arches rouges ? Pour deux raisons.

D’abord, le sanctuaire est ancien. Fondé en 711, il occupe son emplacement actuel depuis l’an 816. Ce qui laisse du temps pour s’étendre : aujourd’hui, il occupe la bagatelle 87 hectares. La visite commence par un temple principal. Puis des chemins partent serpenter sur la petite montagne Inari culminant à 233 mètres. Ça parait peu, mais l’altitude moyenne de Kyoto est d’une quarantaine de mètres. Outre les torii évidemment, les chemins sont bordés de quelques restaurants et d’une multitude de petits temples. Au fur et à mesure que l’on monte, la forêt se densifie et la masse de touristes fond ; voilà un sacré plaisir. Je regrette d’avoir manqué de temps pour parvenir jusqu’en haut. En presque 2 heures sur place et au pas de course, je n’ai pas approché le sommet !

Puis, le Fushimi Inari-taisha est dédié à… Inari, comme son nom l’indique. Inari, c’est le kami shinto de la culture des céréales, et en particulier du riz comme l’étymologie de son nom le suggérerait. C’est évidement le kami de la montagne Inari accueillant le sanctuaire. C’est aussi la divinité protégeant les prostituées et les pompiers. Finalement, Inari devient divinité de la fertilité. Par extension, on lui confie aussi la pêche, le commerce, l’industrie et la garde des maisons. Son messager est le renard (kitsune), généralement représenté avec la clé du grenier ou un joyau dans la gueule, ce qui explique l’important nombre de statues représentant l’animal. Ce kami est si important que le bouddhisme finit par s’en emparer ! Aujourd’hui, sur les 80 000 temples du Japon, 32 000 sont dédiés à Inari.

Quel est le rapport avec nos milliers de torii ? Ami lecteur, si tu as suivi mes aventures, tu sais que le Japonais a pour habitude de faire des vœux. Une autre tradition est celle de la donation. Ainsi lorsque le vœu fait à Inari se réalise, il est de coutume de faire une donation au sanctuaire. Tu saisis ? Bingo, on fait construire un torii. On ? Particuliers, familles, ou entreprises. C’est leur nom qui se retrouve au dos de chaque torii. Le coût varie de 1 500 à 12 000 € environ. Et des vœux liés à la fertilité des cultures ou autres, on peut en faire à la pelle. Et voilà comment on se retrouve avec des milliers de torii dans ce sanctuaire qui dégage une atmosphère pénétrante et magique.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.