Nous ne voulions pas y croire. Force était pourtant de le constater. La cathédrale Notre-Dame brûlait sous nos yeux. Impuissants, nos yeux, nos téléphones et appareils braqués vers le brasier, nous tout entiers. Retour sur la soirée de la catastrophe et son ambiance.

Je sais pas toi, mais je pense me souvenir longtemps de cette journée du 15 avril 2019 où un incendie a ravagé la toiture de la cathédrale Notre-Dame de Paris. UN PEU comme le 11 septembre 2001 ou le 21 septembre 2001 ; foi d’ancien Toulousaing. Note bien le « UN PEU », car loin de moi l’idée de comparer ces catastrophes.

Bref, après avoir été sidéré par les premières images sur Twitter, m’être heurté aux transports perturbés, j’enfourche un scooter. Je me retrouve à longer les quais de Seine. Où je sens cette odeur inhabituelle de bois brûlé qui a envahi Paris. Comme un feu de cheminée. Puis, au fur et à mesure que je m’approche, la panache de fumée se fait de plus en plus visible. Autour du périmètre bouclé, le trafic est dense, la circulation déviée, la foule s’accumule. Pourtant, les esprits ne sont pas d’humeur à s’échauffer. Nous sommes juste là à vouloir la sauver, téléphone à bout de bras, comme si les appareils étaient des lances à incendie.

La foule massée attend. Certain.e.s sont stoïques, certain.e.s sont expansif.ve.s. Des théories malheureuses fusent. Nous sommes spectateurs depuis des heures. Nous nous parlons. Nous partageons nos inquiétudes. Nous sommes tous là pour rendre hommage à la cathédrale. Nous espérons que ce n’est pas le dernier. Nous avons beau l’observer de toutes nos forces, elle s’acharne à brûler.

Les pompiers de Paris ont déployé un dispositif considérable. Ils sont plus de 400. L’un d’entre eux a été blessé ; ce qui, avec deux policiers, porte le nombre total de blessés à trois. Si peu. Bravo. Ils arrosent l’édifice de l’extérieur et de l’intérieur avec 18 lances à incendie des heures durant. Parfois à plusieurs dizaines de mètres de haut. La foule les admire. La foule applaudit chaque passage des soldats du feu et de leurs véhicules. Ils ont sauvé la structure de la cathédrale. Bravo, encore.

Ici et là des groupes se sont formés. On s’agenouille, on prie Marie, on chante devant Notre-Dame alors que le feu est circonscrit petit à petit. J’entends un groupe d’adolescentes dire vouloir rester jusqu’au petit matin. Pour beaucoup, la nuit sera longue.

L’ensemble du feu a été déclaré éteint dans la matinée suivante. On connaît les dégâts sur la toiture, les voûtes, ainsi que les risques d’instabilité de la structure. Pourtant, elle est toujours là. Si on l’avait toujours connu sans toit, son apparence actuelle serait la plus normale du monde. Elle nous nargue presque cette friponne. Corrige-moi si je me trompe, mais on a presque tous une ou plusieurs anecdotes avec elle, non ? Je me souviens des concerts d’orgue gratuits du samedi soir. Je me souviens avoir agacé cette dame âgée, alors que je répétais à une adolescente découvrant Paris que durant notre trajet en bus nous allions apercevoir le cul de Notre-Dame, qui m’interrompit sèchement « On ne dit pas le cul, on dit l’abside. » Je me souviens, avant un nouveau départ dans ma vie avoir découvert le point zéro des routes de France ; une coïncidence alors analeptique à laquelle je rendais hommage plus tard ici en prologue de ce blog. Sacrée cathédrale – et pourtant je suis agnostique.

Et toi, quelles sont tes histoires avec Notre-Dame ?

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