Les lumières de la nuit parisienne

Attendre la fin du jour. Laisser la nuit poindre. Régaler ses rétines de la kyrielle des nouvelles lumières éphémères. Profiter d’un terrain de jeu renouvelé. On fait ça ensemble ?

Cher lecteur, je vais te faire deux confidences.

C’est, entre autre, la nuit qui m’a attiré vers la photographie. Les lumières, les contrastes, les ambiances ; pour moi il y a quelque chose dans la nuit qui les décuple.

Je ne trouve pas Paris très belle. Venant du sud, je la trouve trop grise. Les sols sont gris, les murs sont gris, les toits sont gris, le ciel est gris. Même toi, Parisien, ton visage est contaminé par la grisaille. Tu souris trop peu. Ceci dit, magie des rencontres photographiques, je commence à entrevoir des charmes nouveaux à travers mon viseur.

Est-ce la confrontation de ces deux visions qui rend Paris si réceptive à la nuit ?

Bien sûr, il faut composer avec les lampes à vapeur de sodium, leur lumière jaune-orangé dégueulasse, signe d’un spectre lumineux provoquant chez le photographe amateur qui post-traite l’arrachage d’un nombre de cheveux voisin de la température de couleur minutieusement choisie après moult déplacements du curseur de la balance des blancs, soit entre deux et trois mille. À moins que ce ne soit le nombre de boutons qui poussent pendant l’opération ? Avant de finalement passer la photo en noir et blanc. Ouais, c’est bien le noir et blanc. (Sic.)

Bref.

Un jeune homme fort intéressant rencontré cette semaine dans un bar me disait, après quelques verres, que la photo, c’est jouer avec la lumière. Profitons de jouer et de nous jouer de la nuit. Certains y restent cloués.

Le sachiez-tu ? Sois le changement que tu veux voir dans le monde est une citation de Mahatma Gandhi : Be the change that you want to see in the world.