Un article pour juste un jardin ? Ah oui mais pas pour n’importe quel jardin. Car avec la maison du même susnommé Claude Monet, la fondation… Claude Monet est la deuxième attraction la plus visitée de Normandie. C’est parti pour des photos de fleurs que je ne sais pas nommer !
Cher auditoire, je tiens à te parler de l’histoire du lieu – ce qui est déjà un indice sur l’intérêt de la dite histoire. Tout commence en 1883, lorsque Claude Monet cherche une location abordable pour fuir les rivalités et ragots de Paris. Jusque là, rien d’exceptionnel. Sauf que ce coquin de Claude s’installe à Giverny avec Alice Hoschedé, alors épouse d’Ernest Hoschedé ; Claude et Alice se fréquentant depuis que cette dernière ait commencé à soigner Camille Doncieux, alors épouse encore en vie du peintre. Oups. Tu m’étonnes que le père Claude cherche un nouvel environnement.
Avec le temps, l’empire Monet s’étend sur Giverny. Au début locataire d’une « maison de paysan » et de son terrain (de 96 ares tout de même), Monet est en 1895 propriétaire de 2 terrains sur lesquels sont aménagés 3 serres et le fameux étang enjambé par son non moins célèbre pont japonais. Jusqu’en 1926 l’artiste peaufine sa propriété. De façon peu surprenante, il repeint la maison à son goût. Plus insolite, il fait détourner un bras de l’Epte pour alimenter son étang et emploie jusqu’à 7 jardiniers, l’un d’eux étant chargé de retirer les gouttes de pluie et de rosée sur les nénuphars.
Pourquoi jusqu’en 1926 ? Et bien, il meurt le bougre. Son seul fils vivant, Michel ? Rien à fiche de la propriété. Reste Blanche, fille d’Alice et Ernest, veuve de Jean, fils de Claude et Camille, qui… Quoi ? Relis avec le doigt, tu vas y arriver. Bref, reste Blanche qui maintient la propriété avec le chef jardinier Lebret jusqu’en 1947. Pourquoi jusqu’en 1947 ? Et bien… Tu l’auras deviné. Michel s’en fiche toujours, la propriété tombe à l’abandon, jusqu’en 1966. Pourquoi jusqu’en 1966 ?
La bonne nouvelle de 1966 est que Michel Monet a légué la propriété à l’Académie des beaux-arts. La mauvaise nouvelle, c’est que Jacques Carlu, conservateur du musée Marmottan, qui gère l’héritage, ne dispose pas des fonds nécessaires à la remise en état. Caramba, encore raté. Ceci dit il inventorie et sauve les œuvres. Jusqu’en 1977… Où Gérald Van der Kemp, conservateur du Chateau de Versailles dont les campagnes de restauration ont été un succès, hérite de la ruine et de sa friche qui est désormais plus un paradis pour ragondins que pour délicates fleurs. La bonne nouvelle de 1977 est que Gérald a une enveloppe. La mauvaise nouvelle de 1977 est que l’enveloppe est insuffisante. La deuxième bonne nouvelle de 1977 est que Gérald et son épouse Florence ont des connaissances mécènes aux États-Unis. Enfin la propriété est sauvée et ouverte au public en 1980 grâce à l’opiniâtreté des Van der Kamp et de gens talentueux, aux fonds français et américains, et à l’iconographie du lieu. Juste quelques décennies et morts plus tard. Comme d’habitude, l’histoire détaillée sur Wikipédia.
(Pour les esprits morbides, le couple Van der Kamp a disparu depuis aussi.)
Et si je parlais enfin du jardin ?
J’espère que tu n’es pas venu(e) que pour ça, car je n’y pine pas grand chose en végétaux. D’où le pavé ci-dessus, aussi.
Le jardin d’eau
La visite débute par le 2e terrain où Claude Monet a posé son chevalet, le jardin d’eau. Fasciné par le Japon, le peintre et son équipe y plantent des espèces exotiques, creusent le bassin et construisent le pont japonais que Monet peindra 45 fois. Si jamais l’impressionnisme et les Nymphéas, série d’environ 250 peintures, ça te dit quelque chose… Pour la petite histoire, les paysans locaux s’étaient opposés à ce projet, craignant un empoisonnement de l’eau à cause des plantes bizarres. Monet défendra son intention dans une lettre au préfet de l’Eure : « Il ne s’agit là que d’une chose d’agrément et pour le plaisir des yeux, et aussi d’un but de motif à peindre ; je ne cultive dans ce bassin que des plantes telles que nénuphars, roseaux, iris de différentes variétés qui croissent généralement à l’état spontané le long de notre rivière, et il ne peut être question d’empoisonnement de l’eau. »
Le clos normand et la maison
Le terrain originel, bien que dépourvu d’installation lourde comme le bassin et disposant d’une apparence plus classique, a été intégralement refait par Monet. Paradoxal le Claude d’ailleurs, qui organise le jardin sur un plan rectiligne tout en déclarant ne pas aimer lorsqu’il sont organisés ou contraints. Du coup des milliers de fleurs sont plantées seulement en fonction de leur couleur et poussent librement. L’idée est d’en faire un « tableau exécuté à même la nature ».
Quant à la maison, deux remarques. Déjà, des estampes japonaises. Bien vu, Claude. Ensuite, les pièces de vies. Colorées, les pièces de vie.
Passion (du jour) macro insectes
Spoiler alert : va directement voir un autre article si tu n’aimes pas les petites bêtes.
Site internet officiel, pas officiel, page Wikipédia.
Merci à Emma-Jane pour la sortie, voici ses photos.
Tout a fait a mon gout et le jardin avec sa collection d echinacea, dalhia et autres. Peu de parfums !!! Et la maison un reve de petite chaumiere avec ses superbes catelles et ses cuivres dans la cuisine. Belle destination pour un prochain week-end.
Je ne suis pas surpris à l’idée que la visite de ce lieu puisse te plaire ! En plus, c’est presque sur la route non ? 🙂
Merci cher Didiche, te lire est toujours un grand plaisir !!! En plus, ton article tombe à pic, visiter cet endroit est potentiellement une idée de sortie pour notre venue à Paris en octobre 😉
Merci Caro 😊
Une visite à Paris, comme c’est intéressant !