La traversée de Paris

A.k.a. la nuit où j’ai décidé d’arpenter Paris à pied (et un peu en transports, j’avoue) pour rentrer après une soirée non loin du Père Lachaise – encore lui. Ça ne te rappelle pas un film ?

Arrive le moment où la cochonnaille est achevée, et votre serviteur le dernier convive encore présent.

– Bon alors qu’est-ce qu’on boit ?
– C’est l’heure que j’ferme !
– Il est bon ton rhum.
– Je ferme !
– J’ai demandé du rhum !

Salauds d’couche-tôt.

–  Se taper un reportage du Père Lachaise à la Tour Eiffel, se farcir toute la traversée de paris, avec tout, le froid, les poivrots ; et les souliers qu’on use, le tout au pas de chasseur en plein noir, 6 kilomètres !
– Huit !
– Oh toi je te demande rien !

Salopes d’idées crétines.

– Je me l’imaginais autrement la nuit à Paris.
– Comment tu l’imaginais ?
– Moins noire que ça.

Les couleurs, toussa. Ceci dit. Salauds d’monuments éteints la nuit. Et rien à voir avec les attentats du 13 novembre, hein. (Titre auquel vous avez échappé : la nuit, tous les monuments sont gris.)

– Et pourquoi t’as pas d’écran ?
– Bas les pattes bon dieu !

Salauds d’poivrots. Mais ils sont mignons les éméchés de la rue de Lappe.

– Qu’est-ce qu’il y a encore ?
– Rien, mais c’est plus long que je ne pensais. J’crois qu’il va me falloir 20 % de batterie de plus.
– C’est sérieux ?
– Comment, si c’est sérieux !
– Rien du tout, vous m’entendez, rien du tout !
– J’veux 20 %, nom de Dieu, batterie ! Batterie, 20 % !
– Rien du tout !
– Batterie, j’veux 20 %, batterie, sous la Tour Eiffel !
– Oui, oui, on l’sait, plus un pourcent, plus d’autonomie !
– BAAATTERIE !

Réplique, authentique celle-ci, pour toi la grognasse bourrée de Bastille, et ton pote inutile, qui m’a décrété fermé d’esprit pour refuser de te prendre en photo. J’espère que tu te souviens de l’adresse de mon site, tu méritais pas une carte ou un sticker 🙂

– Non mais regarde-moi le mignon là, avec sa face d’alcoolique et sa viande grise… Avec du mou partout ; du mou, du mou, l’a que du mou ! Mais tu vas pas changer de gueule un jour toi, non ? Et l’autre là, la rombière, la gueule en gélatine et saindoux, trois mentons, les nichons qui dévalent sur la brioche… Cinquante ans chacun, cent ans pour le lot, cent ans de connerie ! Mais qu’est ce que vous êtes venus foutre sur Terre, nom de Dieu ? Vous n’avez pas honte d’exister ?

7 ans que je vis en région parisienne. Voici quelques symboles croisés sur la route.

– Je m’en souviendrai de cette vie.