Il y a parfois régulièrement des sorties photo qui ne se déroulent pas comme espérées. De quoi rentrer brocouille, comme on dit dans le Bouchonnois. Laisser la carte mémoire vide alors ? Jamais. Oh, un immeuble de grande hauteur !
Je l’ai vue. Pour moi, cela a commencé par une nuit sombre, le long d’une rue parisienne, alors que je cherchais une curiosité que jamais je ne découvris. Cela a commencé par un quartier froid et bétonné, et un homme que le manque de satiété avait rendu trop opiniâtre pour abandonner son dessein. Cela a commencé par la découverte d’un immeuble susceptible de combler mon appétence. À présent je sais que la vie est là, qu’elle se manifeste.
Tiède…
Il a bien fallu profiter d’un innocent être vivant pour pénétrer le hall. Et immédiatement emprunter les escaliers, disparaître de sa vue et de son esprit, n’éveiller aucun soupçon.
Les premiers étages sont certainement trop fréquentés pour que quelques êtres osent séjourner là, laisser des traces de leur passage. Cela change au fur et à mesure que j’approche des étages supérieurs. C’est maintenant divers témoignages qui ornent les parois. Remarquez comment une certaine autorité cherche à dissimuler ces preuves de vie sous de maladroits badigeonnages.
Froid.
Dernier étage. Du passage. Les lieux doivent rester propres. Il y a surement des noms sur les sonnettes ; surement une froide écriture informatique. Tout ceci est aussi inhumain que l’architecture. L’ordonnateur de ces lieux pensait-il concevoir un hôpital ? Cette lumière blafarde, cette odeur de lino et de propreté corroborent l’idée. Il y a bien quelques bruits venant des appartements, parfois. Mais aussitôt le vent se brisant sur la dure façade se charge de couvrir ces maigres indices de ses inquiétants sifflements.
Et pourtant, à peine dissimulées, les traces existent.
Chaud !
Le panorama ne saurait mentir. Occupants, passants. Véhicules, trains. Commerces fourmillants, monuments scintillants. Ça grouille de partout. Elle est bien là.
Disclaimer : ces immeubles sont des propriétés privées. Si les visites discrètes peuvent être tolérées, ce n’est pas le cas des effractions et nuisances.
J’aime
C’est cette couleur bleue qui donne une ambiance aquatique … , mais pas côté lagon. Et si tous les paillassons étaient identiques ce serait flippant ! Vue superbe quand même …
Magique !
Une osmose totale entre les photos et la narration. A tel point que je ne sais plus si le texte souligne l’image ou l’image illustre le texte.
J’ai adoré la retranscription de l’ambiance à la fois aseptisée et impersonnelle qui se dégage des tours d’habitation.
En revanche, je ne sais pas s’il fallait identifier l’endroit 🙂
Pour être honnête, pas complètement convaincu par les photos, j’ai voulu faire plus original que d’habitude sur le texte. Ce qui semble apprécié, et sera donc répété !
L’endroit n’est pas directement identifié. Oh, un curieux saura le trouver, mais le point sur la carte ne correspond pas 🙂