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Pourquoi se contenter d’un essai de la Nissan GT-R quand on peut prendre place derrière le volant de la GT-R Nismo ? Dernier souvenir de Silverstone, on embarque dans la voiture japonaise la plus rapide de tous les temps !

Petites explications pour les non férus d’automobile. En français, “Nissan GT-R”, ça veut déjà dire “catapulte sur roues”, comme je le découvrais lorsque j’ai testé l’engin dans le sud-est de la France. “Nismo”, ça signifie “Nissan Motorsports” : ce sont des sorciers qui préparent des voitures de course, ou des versions plus méchantes du catalogue du constructeur. Donc, “Nissan GT-R Nismo” laisse présager d’une sorte de missile plutôt méchant.

À la base, on retrouve les bons ingrédients qui composent la GT-R : son V6 biturbo sous le capot avant, sa boite à double embrayage sur le train arrière, sa transmission intégrale aux 4 roues, sa suspension active qui les chapeaute, son ordinateur de bord conçu par Polyphony Digital (les gens de Gran Turismo) qui délivre pléthore d’informations pour le pilote. Et sa carrosserie au design particulier : pas forcément belle mais qui dégage une bestialité annonçant la couleur.

Chez les fous de Nismo, quelques uns des éléments ci-dessus ont été revus pour encore plus de performance. Le moteur VR38DETT gagne la bagatelle de 50 chevaux pour culminer à 600 chevaux – et 652 Nm. Ce qui permet à la machine de franchir la barre des 100 km/h en moins de 3 secondes départ arrêté et de dépasser allègrement les 300 km/h en pointe. La suspension, développée avec Bilstein, est encore plus ferme et efficace. La carrosserie reçoit un kit spécifique orienté sur l’aérodynamisme et le refroidissement des entrailles, mais d’un goût que je trouve douteux. Certainement bienvenu pour un pilote du dimanche comme moi, capable de faire décrocher l’arrière lors d’un freinage appuyé en entrant trop vite en courbe au volant de la GT-R normale – sur piste humide. L’intérieur n’est pas en reste, avec l’adoption d’éléments exclusifs, comme les baquets Recaro en fibre de carbone. Enfin, les ingénieurs sont parvenus à alléger le mastodonte de quelques 65 kg, qui n’affiche plus “que” 1 750 kg sur la balance.

À l’épreuve de la piste

Et sur piste, ça donne quoi ? Inutile de dire que ça passe très, très vite, partout. Ça accélère fort, ça freine fort et longtemps, et ça passe à des vitesses hallucinantes en courbe ; sans dérobade du train arrière cette fois. En prime, avec un bruit pas dégueulasse pour un 6 cylindres sous assistance respiratoire. Ce que le pilote exige, la GT-R Nismo le fait. En utilisant qu’une fraction de ses capacités pour rester scotchée au bitume. C’est réellement diabolique. Les limites de la machine sont si éloignées qu’il devient difficile de les appréhender en seulement quelques tours de circuit.

Je me demande si cette efficacité prodigieuse, qui fait de la GT-R normale un épouvantail, ne dessert pas la GT-R Nismo. Évidemment, la Nismo est mieux : plus stable à haute vitesse, mieux campée sur ses appuis, offrant un meilleur “touché de route”. Mais lorsqu’il va s’agir de convaincre des acheteurs potentiels, les différences entre les versions seront-elles assez marquées pour leur faire débourser les dizaines de milliers d’euros supplémentaires ?

Taxée, à raison, de rendre le pilotage accessible grâce à toute son électronique embarquée, au grand dam de certains puristes, la GT-R, encore plus en version Nismo, n’en reste pas moins une machine nécessitant un certain niveau de conduite et du temps pour la connaître afin de réaliser des chronos. À croire que beaucoup de détracteurs n’ont jamais posé leur cul dedans. Si freinages et virages restent un peu techniques pour mon niveau, les lignes droites sont par contre à ma portée : transformer le pied droite en enclume, jouer des palettes au volant pour monter les rapports, et jouir.

 

Design 

La GT-R, on aime ou on n’aime pas. J’ai beau ne pas la trouver jolie, elle “dégage” ce truc qui lui confère une personnalité. Alors elle vaut 3 miams à mes yeux. Mais ce kit carrosserie Dark Vador… Aie. Efficace et noble avec son carbone tout partout, mais si voyant. Moins 1 miam malgré sa finition irréprochable. L’intérieur est du même acabit : esthétiquement décalé, mais sans doléance possible sur la finition et l’équipement : cuir et carbone foisonnent, pour le plus grand plaisir de la vue et du toucher. Et puis ces baquets carbone… Plus 1 miam.

 

Attrait technique

J’aurais bien aimé une paire de cylindres en plus et une paire de quintaux en moins, mais, conformément à la tradition des GT-R chez le constructeur, la Nissan GT-R R35 est déjà un concentré de technologie sur roues. Surtout en version Nismo, qui fait mieux en tout – sauf en confort.

 

Accessibilité

À 150 000 €, selon mon barème, ça mérite un 0 pointé. Sans parler d’un coût d’utilisation sur piste à faire s’étrangler votre banquier. 1 miam bonus pour la rapport prix prestation à faire pâlir la concurrence.

 

Facteur Miam

L’impression globale est évidemment très positive, les 15 miams en témoignent. C’est sans nul doute une des sportives les plus bandantes du moment, avec des performances hallucinantes. Mais avec un surcoût d’environ 55 000 € par rapport à la GT-R normale déjà très affûtée, le jeu en vaut-il la chandelle ? Oui pour les aficionados fortunés du modèle ; les autres prendront déjà beaucoup de plaisir au volant de la GT-R non Nismo. Ceci dit, au même prix, vous pouvez acquérir une GT-R normale et l’excellente petite sœur 370Z Nismo qui, si elle ne peut lutter en performance et efficacité pures, ne démérite pas en terme de plaisir procuré sur piste (celle-ci aussi étant aussi passée entre mes mains à Silverstone. Miam.)

Cet article a 8 commentaires

  1. d.mum

    miam, miam et miam de der …

    1. MCALP

      Et le filet de bave au coin des lèvres 🙂

  2. Rollo-tomasi

    Et la MCALP mobile, elle en dit quoi ? 😀

    1. MCALP

      Pas grand chose pour le moment, elle est en convalescence chez DG Motorsports 🙂

      (Ceci dit, qu’est-ce-que je l’ai trouvée molle quand je l’ai reprise après la GT-R Nismo !)

  3. d.mum

    … et que dire de celle de ta mère donc !!!
    Mais elle roule !

    1. MCALP

      Ma propre mère me bashe. Où va le monde.

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