Qui n’a jamais vu une carte postale de la Pyramide du Louvre ? Alors qu’aujourd’hui, pas grand monde n’aurait idée de remettre en question le projet, son érection fut plutôt vaseuse.
1981. Mitterrand fraîchement élu, celui-ci se prend l’âme d’un constructeur. Logique, quand on veut faire du Keynes et qu’on est pote avec des maçons, on construit. Bibliothèque nationale de France, Arche de la Défense… Avec la Pyramide du Louvre en premier.
François Mitterrand était taquin. Aussi, il aurait dû concerter les ministères de la Culture et des Finances, la direction des musées de France, les concours d’architecture, et sûrement d’autres, pour le projet du Grand Louvre, musée dont la modernisation est nécessaire. Au lieu de ça, voici que le Président annonce en 1981 que le musée du Louvre occuperait la totalité du palais (le ministère des Finances logeant dans l’aile Richelieu), nomme en 1982 un parfait inconnu du nom d’Émile Biasini pour gérer ce projet pharaonique, et passe commande auprès de l’architecte que l’ami Biasini a suggéré, un certain Ieoh Ming Pei, qui accepte en 1983. Et voilà comment on se retrouve avec un projet d’1 milliard d’euros géré par 3 types.
Tortueux ? Ce n’est pas tout. Mitterrand est vivement critiqué par la droite et certains intellectuels. D’une part, pour avoir court-circuité les chemins traditionnels. Ainsi, un certain Édouard Balladur, ministre des Finances, rapatrie ses services de Bercy au Louvre à grands frais. D’autre part, pour son projet titanesque. On appellera le Président Mitteramsès ou Tontonkhamon. Enfin, pour le style plutôt… Différent du palais. Le Figaro cumulera les titres défavorables (« Inadmissible », « Grande erreur », « Pas un grand magasin »), et le Monde aime pas trop trop qu’on « traite la cour du Louvre en annexe de Disneyland ».
1989. Inauguration de la Pyramide par le (toujours) Président Mitterrand. Alors, finies les controverses ? Même pas. Figurez-vous que certains illuminés ont décrété que la Pyramide était composée de 666 vitrages. (Bon, elle en a 673, mais chut.) 666, c’est le nombre de la bêêête, c’est Satan, c’est le mal, c’est caca, ouh là là, c’est pas bien. Beurk. 666 serait une commande de Mitterrand pour un édifice maléfique. Le comble ? Ce faux chiffre est issu d’une brochure officielle, puis sera repris par les journaux et conspirationnistes. Dont un certain Dan Brown, en 2003, Da Vinci Code.
Enfin, aujourd’hui, la Pyramide est un succès populaire. Devinez quelle publication consacrera le numéro de ses 10 ans à ce monument ? Le Figaro Magazine ! C’est même la 3e attraction préférée du Louvre, derrière la Joconde et la Venus du Milo. Ce qui n’est pas étonnant vue toute la vie brassée aux abords du monument. Puis honnêtement, elle pète cette construction, non ? Parlant de pyramides, n’oublions pas les 4 autres : les 3 petites qui encerclent la grande, et surtout la pyramide inversée, visible en sous-sol depuis le Carrousel du Louvre, et planquée en surface par la végétation.
Page Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pyramide_du_Louvre
L’excellent article de Sibylle Vincendon sur les histoires autour de la construction : http://www.liberation.fr/culture/2009/04/25/pyramide-un-cas-de-20-ans_554643
Beaux effets de nuit, de reflets et de transparences…
Comme quoi « ce que femme veut … dieu veut » ?
Femme et dieu ? Que viennent faire ces gens par ici ? 🙂
Ben, malgré ou grâce aux tours et détours on a une belle réalisation, voulue par un chef !
Un nouvel article bientôt ?
Bientôt, loin de Paris !
Raaah ! la suite se fait attendre ….
Ça vient, ça vient !