Ce village abandonné est bien connu par les amateurs d’exploration urbaine. Moins par le grand public. Pas besoin de courir le far west pour s’arrêter dans une ville fantôme. Cette nuit, on découvre un bourg déserté à quelques encablures de Paris. Moins de 15 kilomètres à vol d’oiseau pour être précis.
Il y a de cela 40 ans, un péril venu des cieux s’est abattu sur cette ville. Les Hommes ont commencé à vivre dans l’inconfort et la peur. Eux qui vaquaient paisiblement là depuis des générations, ou Eux qui étaient venus s’y installer, un peu plus loin de la grande ville, dans l’espoir de jours meilleurs pour Celles et Ceux qu’Ils chérissent. C’est une histoire nourrie d’espoirs brisés, de richesses perdues et de la pesante perspective de devoir, encore, tout recommencer. Résignés sont Ceux qui, abandonnant des fragments d’Eux-mêmes dans ces enceintes murées, blessés par ce croche patte dans leur parcours, ont du déployer force et courage pour bâtir à nouveau une vie ailleurs, laissant pourrir derrière eux des racines brutalement coupées.
En résulte une collection de biens figés, un amas de souvenirs trop chargés de peines pour être embarqués vers une nouvelle vie. Petit à petit, on murait les maisons, la proximité de l’église classée interdisant leur destruction, et les choses perdaient de leur éclat. Çà et là, on croise quelque chose qui témoigne d’un passé révolu, d’une grandeur écrasée, d’une activité stoppée dans son élan. Et puis, le temps et les squatteurs ont fait leur besogne.
Qui a vécu, qui s’est arrêté là n’oubliera jamais le silence assourdissant qui écrase ce lieu.
Pourtant.
Et pourtant, il n’y a pas que des détails mortuaires ici.
Il y a de l’activité, avec la grande route fréquentée et bordée de sa station service. Il y a de belles pierres, avec l’église, en cours de restauration. Il y a de la lumière, avec ces irréductibles qui regardent la télé chez eux. Il y a de la vie, avec ces maisons ouvertes, plus ou moins bien entretenues, qui abritent des familles. Il y a une volonté collective, avec le parc récemment aménagé et ses parterres de fleurs blanches. Il y a de l’esprit, avec le libraire spécialiste du livre ancien. Il y a de la candeur, avec l’école primaire, qui accueille une centaine d’enfants.
C’est drôle comme la vie, tenace, s’accroche, hein ?
Merci à Axelle pour la visite ponctuée de ses touchants souvenirs.
Superbe !
Merci :3
Peut-on connaitre la ville s’il vous plait ?
Je ne donnerai pas la ville par écrit. Je dirai juste qu’il y a des indices sur les photos et dans l’histoire qui permettent de trouver 😉
Mais OU vas-tu chercher tout ça ? Et pas de carte, pas de miam, pas un chat, pas de cambouis … on perd ses repères …
Les sages transmettent des légendes, il suffit de les écouter 🙂
Excellent ! J’ai même trouvé où c’était en cherchant sur le ouebe…
Merci ! Il n’est pas très difficile de trouver 😛
Peux-tu me dire où se trouve cet endroit? 😀
Allez, un petit effort en regardant les photos, ça peut se trouver facilement 🙂
Magnifique et captivant !!!
Tout ça m’intrigue…
Merci 🙂
Je viens de découvrir ton reportage, c’est génial. Très envie d’en découvrir plus.
Si tu passes par la Belgique, il y a le même genre de village du côté d’Anvers.
Bises Sophie
Merci !
Notre environnement regorge de perles dans ce genre, mais le risque de froisser certaines personnes à cheval sur la légalité ne me permet pas d’être exhaustif à propos de mes explorations. Ceci dit, je suis preneur (en message privé) du village en question, je compte bien repasser par la Belgique un jour ou l’autre 🙂
Ping : Reportage photos : un village abandonné à deux pas de Paris
Amusant comme coïncidence, j’ai justement prévu d’aller faire un tour dans cet endroit si spécial dans les semaines à venir. Bel article en tout cas, ce lieu a quelque chose d’envoûtant…
Envoûtant, c’est ça, j’ai déjà envie d’y retourner !