Lieu : Circuit de la Sarthe. Évènement : les 24 Heures du Mans. Logistique : prise en charge. Mission : prendre des photos. Réponse : CARRÉMENT QUE JE VIENS OUI !

Parfois, quand on me propose un évènement, j’hésite. Pour moi, y aura-t-il quelque chose d’intéressant à prendre en photo, vais-je m’amuser ? Pour toi public, trouveras-tu un intérêt particulier au sujet ? Là, Nissan m’a convié aux 24 Heures du Mans avec pour seule et unique contrainte de prendre des photos. Pas vraiment une contrainte donc. Bon, j’ai pas hésité hein. Allez viens, je te montre comment j’ai vécu ce week-end aux 24 Heures du Mans, mon premier là-bas, dans des conditions fantastiques. Oh yeah !

Vendredi 22:… Euh… Samedi 00:25

Longue journée que ce vendredi. Départ de la région parisienne en fin de matinée au volant (en bois <3) d’une rutilante Datsun 240Z de 1972. Dont je ne ferai pas de photo, météo capricieuse oblige. Une longue route plus tard avec mon compère Masterludo, à base de grisantes vocalises du 6 cylindres en ligne gavés par 2 carburateurs, de GPS éteint, et de détours volontaires dans le parc naturel du Perche, nous voici presque à destination. Se frayer une route dans la circulation, récupérer les accréditations, découvrir notre hôtel éphémère installé dans le MMArena… Et enfin nous poser à l’Hospitality Nissan, pavillon bordant le circuit au niveau des virages Dunlop, où nous aurons tout loisir de nous rassasier durant le week-end. Déraisonnable de profiter trop longtemps, le week-end sera long ; et si, je faisais quand même un petit détour par la petite fête devant le MMArena… Un DJ met l’ambiance au volant au sommet d’un drôle de van électrique, le Nissan Part e-Van qu’on dirait sorti de Pimp my Ride. Le temps de choper une bière à l’arrière du pick-up, d’immortaliser les chaussures bariolées du Tone, et de jeter un dernier coup d’œil à la GT-R Nismo trônant devant l’hôtel, et hop, au lit !

Samedi 10:30

Chic, des anciennes courent ! La course Le Mans Legend, cette année réservée aux voitures de 1949 à 1968, est l’occasion de m’entraîner aux filés depuis le balcon de l’Hospitality Nissan. Cette technique consiste à suivre la voiture de l’appareil pour avoir un fond… Filé. Grrr. Que de flous. Y compris sur la Ford GT40 #12 qui remporte l’épreuve.

Samedi 10:45

Les pilotes officiels Nissan nous gratifient d’une conférence à l’Hospitality. Focus sur Jann Mardenborough qui, issu de la filière GT Academy, prendra le volant d’une LMP1 à seulement 23 ans, et Olivier Pla, Français dont l’accent souriant sent bon la maison.

Samedi 12:00

Le soleil donne sur “le village” où les stands pullulent. Les constructeurs ornent leurs jolies hôtesses de quelques voitures et activités plus ou moins intéressantes, quelques boutiques offrent des panoplies complètes de produits dérivés parfois douteux, et il y a plein d’endroits où se rassasier pour un rapport qualité/prix tout aussi improbable.

Samedi 13:45

Aperçue dans le village, le concept Alpine Célébration, célébrant les 60 ans de la marque et son prochain retour sur le marché, fait un tour de piste. Voilà une voiture que j’ai hâte de voir dans sa version finale. La course n’est pas encore commencée que la Rebellion R-One AER #12 sort de piste sous nos yeux. Plusieurs voitures se feront piéger par l’adhérence précaire des graviers, nous faisant craindre un sacré spectacle pour le départ… Qui aura lieu après le nettoyage de la piste. Ainsi qu’après un coucou de la Patrouille de France et un joli coup de pub pour Audi.

Samedi 15:00

Départ ! C’était sûrement très bien à la télé. Mais ici, ça voulait dire entassement pas joyeux sur le balcon de l’Hospitality et des voitures qui passent plus vite (qui me font rater plus de photos.)

Samedi 17:00

Je fuis mes photos passables pour une visite du garage Nissan. Pénétrer ce sanctuaire sacré, c’est comme ta première fois. Un mélange d’excitation et de frousse de faire une connerie ruinant l’expérience m’envahit. Et finalement c’est super sympa. Nous soupesons allègrement des pièces en carbone aussi légères qu’horriblement précieuses, nous regardons les innombrables écrans de télémétrie. Intrigué par cette avalanche de chiffres, on me répond que chaque voiture peut envoyer jusqu’à 1 200 informations en permanence. Stupéfiant. Plus loin, les mécanos grappillent le moindre instant de repos dans l’attente de l’arrivée d’une voiture. Au final, ce sont 100 personnes qui sont mobilisées pour les 3 Nissan.

Samedi 17:25

J’apprends que mon accréditation m’autorise à rester dans les paddocks. Mieux : en tant que journaliste, j’ai accès au Media Center, planqué dans les tribunes principales. On passe du sanctuaire à la fourmilière. Ici, des centaines de journalistes, pigistes, photographes viennent, s’installent, écrivent, travaillent, vont… D’un côté, vue plongeante sur le circuit et écrans délivrant images de course et informations, de l’autre, tapissage d’informations sur les voitures, résultats, et décisions de la direction de course. Il y a même un SAV Nikon, ce qui me conforte… Dans l’idée que j’ai mal choisi ma marque. Au milieu de toute cette activité, certains lèveront les yeux sur moi, étonnés qu’un “touriste” prenne des photos ici et pas sur le circuit. Plus loin au même étage, ce sont les loges privées. En tant que journaliste (bis), me voici dégustant une boisson au bar VIP Michelin, le Bibendum sur mon badge constituant mon sésame. Je profite d’un point de vue fort enviable sur l’allée des stands au moment où la Ligier JS P2-HPD #30 a presque provoqué un accident de course, et au retour de l’Audi R18 #8 après son accident.

Amateurs de montres, bientôt un article sur une nouvelle marque, Sartory Billard, s’apprêtant à lancer son premier modèle, la Paraboloïde Apex RPM, dont j’avais un exemplaire pour le week-end : une pièce splendide. À suivre !

Samedi 18:15

Après m’être fait virer de chez Michelin (mais c’est parce qu’ils fermaient hein, n’allez pas croire que je me suis mal tenu), balade dans les paddocks. Tout est barricadé, il y a finalement peu de choses à voir. Pause rafraîchissante (sans alcool) au Hub Nissan derrière les paddocks (tiens, j’ai aussi accès à ça.) On trouve ici un exemplaire de la Nissan GT-R LM Nismo que vous connaissez maintenant sous toutes les coutures, un studio, un DJ… La fatigue pesant déjà, je serai finalement mieux à l’Hospitality, malgré le vacarme des voitures, pour prendre l’apéro recharger les batteries et travailler.

Samedi 22:15

La nuit tombe sur le Mans. La panse pleine, le balcon dépeuplé, me voici tentant de nouveaux filés sous la lumière du soir. L’ambiance a quelque chose d’enivrant. C’est le moment où l’envie de tout voir et shooter reprend le dessus sur la fatigue !

Samedi 22:55

Malheureusement il est bien difficile de tout faire. Mon niveau d’accréditation ne m’autorise pas les abords de la piste à cet endroit du circuit et je ne connais pas les spots intéressants. Nous tentons chez Audi avec le Tone ; trop de monde. Loge Microsoft avec Masterludo ; bien pour voir les voitures, bof pour les photos. Exploration et patience m’offriront une place enviable sur un balcon donnant sur les paddocks, les stands, et la ligne droite. Un régal !

Dimanche 01:20

Changement d’ambiance. Me voici à l’autre bout du circuit en pleine nuit, aux abords du virage Indianapolis. Je tente quelques rafales dans le virage, éclairé. Deux photos nettes… Corsons la difficulté en allant vers la zone de freinage dans la pénombre. Cette dernière efface les détails des voitures, dont on ne distingue que vaguement la forme, et plus distinctement le numéro électroluminescent et les freins chauffés au rouge. Quelle ambiance !

Dimanche 05:15

Me voici un peu plus au fait des bons spots, juché au Tertre Rouge, attendant les premières lueurs dans les 5 heures du matin. Attention à ne pas trébucher sur un spectateur endormi dans son sac de couchage… J’ai sans doute les plus belles couleurs de la course dans le viseur. Et là, peu importent la fatigue et le froid. Puis, comme d’habitude, le chapitre se finit par un retour à l’Hospitality, où le petit déjeuner chaud ne sera pas du luxe, après avoir vérifié une nouvelle fois le classement en direct.

Dimanche 07:50

Et bah voilà, pour rentrer tranquillement chez Audi au virage Dunlop et profiter de la vue, il suffisait d’attendre un moment creux. Je suis enfin satisfait de mes filés, les nuages épars me laissent profiter de la belle lumière chaleureuse du matin. Les voitures révèlent leurs stigmates après 17 heures de course, souillées par les résidus de freinage, d’échappement, et les cadavres d’insectes. Chapeau bas aux mécaniques et aux Hommes toujours à plein régime, ce qui n’est pas forcément mon cas.

Dimanche 12:10

Et si on prenait de la hauteur ? Idéal pour se rendre compte du gigantisme de cette course. Ça grouille sur ce circuit qui parait d’un coup vraiment long (13,629 km tout de même), ça grouille dans les tribunes, ça grouille autour du circuit. Vous savez quoi ? C’est super dur de prendre des photos depuis un hélicoptère. Big up à Yann Arthus-Bertrand. On conclut avec l’ultime retour à l’Hospitality, et une oeuvre d’art de spectateurs anglais entièrement réalisée en bouteilles de bières.

Dimanche 14:50

Fin de course. J’ai presque envie de dire “Déjà !” tellement le week-end a été dense et passionnant. Le drapeau à damiers s’abat sous un ciel gris, mais surtout sur une Porsche pour la première fois depuis 1998. Ce qui après 13 victoires quasi consécutives d’Audi, qui laissera le podium à seulement 2 reprises à Bentley (2003) et Peugeot (2009), est plutôt rafraîchissant ! Regrets pour la contre performance des constructeurs japonais. On peut concéder à Nissan la jeunesse d’une voiture innovante : conçue en tout juste 7 mois, reposant sur une architecture inédite, la voiture a tourné sans utiliser son système hybride jugé trop peu fiable. Le constructeur a amené une des trois voitures à l’arrivée, malheureusement dans les abysses du classement ; décevant mais compréhensible. Par contre, je cherche encore des excuses à Toyota.

Vite, nous quittons les lieux. Nous savons que le retour sera long sur les routes encombrées aux abords du Mans. Fichtre, que cette Datsun 240Z est une machine à donner la banane. Par contre, vue la fatigue… Pas de photo !

Cher Nissan, si tu veux à nouveau m’amener au Mans l’an prochain, c’est avec plaisir !

Site officiel : http://www.24h-lemans.com/
Page Wikipedia des 24 Heures du Mans : https://fr.wikipedia.org/wiki/24_Heures_du_Mans
Page Wikipedia de l’édition 2015 : https://fr.wikipedia.org/wiki/24_Heures_du_Mans_2015


Un énorme merci aux gens de chez Nissan, aux acolytes de course, et aux (bons) donneurs de conseils, notamment Florence, Chris, Didier, Masterludo, le Tone, Thibault, Audrey.

 

Cet article a 5 commentaires

  1. Patate

    C’est du bien beau travail 🙂 

  2. d.mum

    Superbe ! Mais moins bon que celui de 2016 !

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