Tōkyō, jour 2. Voilà qu’au hasard d’une rue, je me retrouve nez à nez avec un sanctuaire. Arrêt obligatoire. (l’expérience m’apprendra qu’on trouve des sanctuaires partout et que je me suis emballé pour rien.)

Le Dairoku Tensakaki Shrine est un sanctuaire comme on en trouve un peu partout par ici. Donc je ne m’attarde pas. Tu vois la pirouette pour cacher le manque d’informations ? C’est moche hein.

Et sinon, le shintoïsme, tu connais ? On a tendance à dire que c’est la religion japonaise. Bof. C’est bien japonais, mais c’est plus une culture nationale qu’une religion. C’est la croyance que la nature est sacrée, et que toute chose, tout élément du “grand tout”, peut être considérée comme divinité. Tu vois la rivière ? Tu peux la vénérer. Tu vois la fertilité ? Tu peux la vénérer. Tu vois le caillou ? Tu peux le vénérer. Ces divinités sont les kami. Si tu commets une faute envers l’une d’elles, un tsumi, elle peut t’infliger un châtiment ou une malédiction : un tatari.

Là, on comprend un peu mieux la réputation de respect, de propreté, et d’organisation du Japonais.

Chaque sanctuaire, dédié à un kami, accueille les groupes pour différentes occasions. Mais la plus insolite, vue de l’extérieur, est le cérémonial du vœu. On peut s’incliner en passant sous le torii, la fameuse porte souvent rouge. Il convient ensuite de se purifier au chōzuya, un bassin d’eau, avec une louche dont le petit nom est hishaku : c’est le o-harai. Ainsi, on peut se présenter propre et lavé de ses tatari au kami. Lorsqu’une cloche (suzu) est présente, on peut la faire sonner, puis pénétrer dans le bâtiment principal, le honden, gardé par les komainu, des créatures mi lion mi chien, en faisant son vœu. Il faut faire une offrande au kami dans la boite… À offrandes : saisen bako. Enfin vient le rituel du nirei-nihakushu-ichirei : “s’incliner deux fois, frapper dans ses mains deux fois, s’incliner une fois”. On formule le vœu après avoir frappé dans ses mains en les gardant jointes, puis on s’incline mains décollées. Pour ajouter une couche, on peut accrocher des ema, de petites plaques de bois, des nōsatsu, cartes de papier, ou o-mikuji, divinations aléatoires écrites sur des bandes de papier, à accrocher dans le sanctuaire pour conjurer le mauvais sort.

Personnellement, je sais ce que je vais faire la prochaine fois que je croise un sanctuaire, en espérant ne pas froisser le kami du lieu.

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